Rallye Auto #JMJ – Jour 4 – début des emmerdes

Avant dernier jour de route pour aller Madrid.

Ce soir là nous devions rejoindre Burgos… Il fallait donc prévoir suffisamment de temps pour traverser les Pyrénées avec mon petit 425cm3 afin d’arriver à l’heure.

L’histoire fait que j’en suis venu à me demander si une quelconque force occulte ne s’était pas mis en tête de nous retarder systématiquement…

La route avait pourtant bien commencé.

Le temps était un rien maussade mais, faisant fi de cette météo chafouine, nous avons pu rallier Hendaye sans encombre. Mlle P., copilote de son état ce jour, n’a d’ailleurs pas manqué de prendre quelques photos au charme particulier dont elle a le secret.

On se suit ?

D’ailleurs, plutôt que de passer par les terres, nous avons joué les touristes 100% pur jus et profité des charmes de la corniche basque. Les paysages en valaient vraiment le coup :

La corniche basque

Autant de vues diverses à chaque sortie et/ou entrée de virage qui nous ont fait dire que l’Euskadi était un bien joli pays. Tous ces éléments nous incitaient à penser que cette étape allait se transformer en une sympathique promenade…

A tel point que nous avons décidé de déjeuner à Hendaye. La pizzeria choisie, près de la plage mais côté route fut excessivement décevante. Je vous la déconseille !

Avant de franchir la frontière, une ultime opération décoration des voitures fut lancée.

Cannabis fait de la pub pour Glorious

Et nous nous lançâmes à nouveau sur les routes. Coïncidence, le passage de la frontière correspondait avec le moment où, assoiffés, les 3 bolides durent faire le plein. A 200m de la frontière, la première (d’une longue série) station Repsol nous appelait à grand renfort de prix plus qu’attractifs.

A 200m de la frontière, on sent que l'on n'est plus en France. 2km plus loin elle était encore moins chère...

Puis il fallu ajouter un « F » sur nos coffres. En effet, l’administration espagnole a récemment décidé que les marques de nationalité présentes sur les plaques d’immatriculation (même récentes) n’étaient pas suffisantes. Pour ma part, la question ne se posait même pas : j’ai l’immense chance d’avoir des plaques à l’ancienne. En revanche, cet édit datant du mois de juin, impossible de trouver déjà la 6ème lettre de notre alphabet au format autocollant. Qui dit deuche dit bricolage et le pilote de Cannabis étant suffisamment prévoyant, nous pûmes devenir conforme à la loi grâce à trois bouts d’adhésif :

Mise à la conformité : le "F" sur la porte de coffre !

Passée la frontière, nous sommes alors arrivés à San Sebastian.

Et ce fut le début des emmerdes.

Tout d’abord, à cause d’un feu rouge, nous avons perdu Cannabis. Ne restait plus alors que Morisson Taxi et moi. Bien qu’ayant essayé de nous retrouver (le hors forfait a commencé très tôt à grimper très vite), impossible de nous rejoindre.

Finalement, décision fut prise de nous retrouver à la ville suivante : Vitoria-Gasteiz. Admettons. Encore fallait-il pouvoir s’y rendre. De détours en demi-tours, impossible de récupérer la N-1 tant cherchée. Finalement, il nous a fallu passer par l’autovia, sorte d’autopista gratuite, l’autopista correspondant à nos autoroutes.

Si l'on ne sait pas indiquer les routes, au moins fait on de jolis ponts dans ce pays...

La traversée des Pyrénées commença donc et, sans être douloureuse, elle fut assez impressionnante. La moyenne calculée nous a tout de même prouvée que j’ai réussi à rouler à environ 60km/h ce qui, pour un moteur de 21ch chargé de deux personnes et bagages, n’est pas si mal, avouez le !

Enfin, après de longues heures en ligne droite sur une route qui ne faisait que monter (mais doucement) donc limitait ma moyenne à 75km/h nous avons enfin rejoint Vitoria-Gasteiz. Pendant que l’on cherchait à joindre l’équipage de Cannabis (déjà arrivé d’après un SMS reçu sur la route), nous avons tout de même pris le temps de visiter… par les rues piétonnes…

Physiquement, on peut rouler dans les rues piétonnes. Légalement par contre...

Oui parce qu’en Espagne, on n’est pas capable non plus d’indiquer correctement les voies fermées à la circulation des véhicules motorisés et encore moins d’empêcher physiquement les voitures d’y passer. De plus, lorsqu’un espagnol vous voit vous tromper, il vous laisse vous enfoncer profondément dans votre erreur. C’est une touriste française qui nous a signalé notre bévue !

Mon pilote commençait déjà à pester violemment contre cette signalétique hasardeuse quand, au détour d’une ruelle nous l’avons aperçu : la cathédrale de Vitoria-Gasteiz ! Hourra, alléluia et cris de joie : Cannabis est censé n’être pas loin et son équipage nous attend sous le porche.

La cathédrale de Vitoria-Gasteiz... L'une des cathédrales...

Mais en fait d’équipage : rien que des skatteurs espagnols inconnus au bataillon.

« -Allo, Albin ? Vous êtes où ?

– Ouais Vianney ! Bah on est à la cathédrale, on est devant.

– Oui, moi aussi.

– Hein ?! Ah bah on est peut être pas du même côté.

– Ok, bouge pas je fais le tour… Mec t’es où ?

– Devant la cathédrale je te dis.

– Ah zut. Tu as bougé et j’ai fait le tour pour rien alors ?

– Mais non j’ai pas bougé enfin !

– Mais berdel de morde qu’est-ce que c’est que ce zouf ?! »

Après moult coups de fil et des (quasi) perte de sang froid, nous avons alors compris qu’en Espagne, si l’on ne sait pas indiquer les routes de manière claire et compréhensible (fait confirmé par maints autres touristes), on est en revanche capable de munir les villes de deux cathédrales…

C’en était trop ! Le premier (d’une autre longue série) « Pays de mierda ! » fusa de la bouche de mon pilote dépité. Après avoir prévenus Cannabis, Morisson Taxi et moi avons repris la route pour Burgos avec projet d’enfin nous regrouper, nous les trois 2CV.

Soyons honnêtes, une fois sur la bonne route, une nationale cette fois ci, le paysage valait le coup d’être vu. J’en ai même profité, comme ça, « à l’improvisade » pour passer la barre des 136 000km.

Sur la N-1 direction Burgos

Monotones routes espagnoles...

C'est sans doute là dedans que parte les crédits alloués à la signalisation

Comme dirait Achille Talon : hop !

Finalement, d’accord avec Cannabis, nous avons contourné Burgos sans la traverser afin de les rejoindre plus vite. Là encore, un autre problème de taille se fit connaître : si nous savions que nous dormions sur une base militaire à l’est de Burgos, rien n’indiquait la distance qui l’en séparait et encore moins la direction à prendre. Quelques imprécations volubiles sur les organisateurs-qui-ne-répondent-pas-au-téléphone-ni-au-SMS crachées (toujours au téléphone avec Cannabis), c’est avec surprise que nous avons découvert, dans le pinceau de mes phares… Cannabis elle même, arrêtée sr le bord de la route.

Un coup de frein brusque et nous étions à nouveaux toutes les trois réunies. Les cartes de différentes échelles furent promptement étalées sur nos capots quand, surgie de nulle part, une Dyane orange s’arrêta à notre hauteur. Un dialogue en espagnol s’improvisa alors (merci Mathilde pour ses compétences !) qui nous permis d’apprendre que la fameuse base que nous cherchions n’était qu’à 4km, dans la direction que nous nous apprêtions à suivre… Notre seul regret est de n’avoir pas eu le temps de prendre en photo ladite Dyane, au demeurant magnifique et, semble t’il, customisée avec siège en cuir et appui tête doublement chevronnés.

Ainsi, après 12h de route agaçante, nous avons enfin atteint la fameuse base militaire (avec seulement 2h de retard) et pu prendre un repos bien mérité même si, à l’entrée, un dernier sketch se déroula.

En effet, n’étant pas arrivé avec les autres, le planton de service avait eu à rechercher les listes d’émargement des participants du Rallye. L’équipage de Morisson et le mien furent quasi instantanément trouvés et cochés mais impossible de trouver les noms de l’équipage de Cannabis. Un dernier moment de désarroi mêlé de râge contenue (envers les organisateurs qui ne répondent toujours pas et qui ne doivent pourtant pas être loin puisqu’arrivés à l’heure) commençait à poindre quand, dans un éclair de génie, le planton se souvint alors qu’il restait une feuille sur le bureau. Hélant son subalterne, il lui ordonna de lui apporter fissa, ce qui permit à Mathilde, dans un élan d’enthousiasme débordant frôlant la crise de nerf, d’hurler : « LA ! LA ! C’EST MOI ICI ! C’EST MON NOM ! ET LA C’EST LUI, C’EST ALBIN ! », le tout en espagnol. Le tout ne manquant pas tant d’étonner le militaire espagnol que de le faire sursauter, lui et ses 3 acolytes.

Enfin, garées à l’intérieur de l’enceinte militaire, nous pûmes, Morisson Taxi, Cannabis et moi nous reposer avant de reprendre la route, le dernier tronçon, le lendemain.

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